Quelle est la part des femmes dans la population parisienne ? Elles sont majoritaires : les planches 1 à 3 montrent la féminisation de la population parisienne tant à l’échelle de la région (planche 1) qu’à l’échelle plus fine de l’IRIS (planches 2 et 3).
Il y a plus de femmes que d’hommes dans l’ensemble des départements franciliens. En moyenne, l’Ile-de-France compte ainsi 94 hommes pour 100 femmes. Cependant, le rapport de masculinité (nombre d’hommes pour 100 femmes) n’est pas homogène sur l’ensemble du territoire : il oscille entre 89 et 96 hommes pour 100 femmes. Les départements où les rapports de masculinité sont les plus faibles sont les plus centraux : Paris et sa petite couronne. Ainsi, pour 100 femmes, Paris compte 89 hommes, les Hauts-de-Seine 91 et le Val-de-Marne 92. À Paris, cela est lié au fait qu’il y ait moins de familles et plus de ménages composés d’une seule personne (qui sont plus souvent des femmes, notamment aux âges les plus avancés). En Seine-Saint-Denis au contraire, où l’on trouve plus de familles, notamment de familles nombreuses, et une population plus jeune, on compte en moyenne plus de 96 hommes pour 100 femmes, le rapport de masculinité le plus élevé d’Ile-de-France.
Les situations sont beaucoup moins homogènes à l’échelle de l’IRIS. Les rapports de masculinité de la grande majorité des IRIS parisiens sont compris entre 75 et 110 hommes pour 100 femmes (avec une moyenne de 89 hommes pour 100 femmes).
La majorité des arrondissements comprennent plus de femmes que d’hommes. Trois exceptions néanmoins : les 1er, 2e et 10e arrondissements comptent une faible majorité d’hommes (50 à 52%). La surreprésentation des femmes est très notable dans le 6e, le 7e, le 14e et le 15e arrondissement où plus de 54% de la population est féminine.
Les arrondissements les plus centraux, en particulier ceux de la rive droite de la Seine (1er, 2e, 3e, 4e arrondissements), présentent une structure par sexe plus équilibrée. La répartition de la population par sexe semble également plus homogène dans les arrondissements de la rive droite, où la population est plus jeune et compte plus de familles.
Les structures par sexe les plus déséquilibrées se situent dans les IRIS les moins habités, qui présentent des caractéristiques particulières. Par exemple, le Bois de Boulogne ou de Vincennes comprennent tous deux des rapports de masculinité extrêmes (respectivement 23 et 403 hommes pour 100 femmes).
La population immigrée
La population immigrée représente un peu plus du cinquième de la population parisienne, et même plus du quart dans les arrondissements du nord-est. La part des femmes immigrées dans la population féminine de ces arrondissements est cependant loin d’être massive et c’est plutôt dans les arrondissements centraux de l’ouest parisien que la population immigrée est très majoritairement féminisée. Cela peut correspondre à une immigration plus aisée (par exemple d’étudiantes ou de ressortissantes de pays anciennement industrialisés) ou à une immigration de pays du Sud active dans les métiers du care (auprès de personnes âgées ou malades ou d’enfants) ou encore à une immigration plus ancienne, les immigrés âgés étant majoritairement des femmes.
Les familles monoparentales
Les familles parisiennes sont en 2011 de taille réduite, comme souvent dans les centres des grandes villes. Dans près de la moitié des familles, il n’y a pas d’enfant, et dans un peu moins d’un quart, un seul enfant. Seules 8% des familles comptent plus de trois enfants. Cependant, cette proportion diffère grandement d’un arrondissement à l’autre, en fonction notamment des caractéristiques du parc immobilier.
Les arrondissements centraux de Paris, où l’on trouve beaucoup de petits logements, comprennent très peu de familles nombreuses (trois enfants et plus) avec 5% de familles nombreuses dans le 1er arrondissement par exemple (et seulement 0,5% de familles de plus de 4 enfants). Dans quatre arrondissements, deux de l’ouest (8e et 16e) et deux de l’est (19e et 20e), les familles nombreuses représentent par contre plus de 10% des familles. Dans ces arrondissements, l’importance des familles nombreuses est liée aux caractéristiques des logements. En effet, dans les 8e et 16e arrondissements, près de 40% des résidences principales comptent 4 pièces ou plus, alors que dans les arrondissements centraux, les résidences de 4 pièces et plus représentent moins de 20% du parc immobilier et les logements d’une et deux pièces sont très majoritaires.
En 2011, Paris compte plus de 93 000 familles monoparentales. Près de huit sur dix ont à leur tête une femme. Les familles monoparentales représentent une part importante des familles parisiennes avec enfant(s), notamment dans les arrondissements périphériques et de l’est de Paris. Ces arrondissements sont aussi ceux qui comportent le parc de logements sociaux le plus important, ce qui semble être un facteur majeur pour qu’une famille avec enfant(s) vivant d’un seul revenu puisse se maintenir dans Paris intra-muros.
La proportion de familles monoparentales n’est pas la même selon les arrondissements. Elles sont surreprésentées dans les arrondissements de l’Est de la capitale : dans les 13e, 18e, 19e et 20e arrondissements, une famille sur cinq est monoparentale. En revanche, les familles monoparentales sont sous-représentées dans les arrondissements du centre et de l’Ouest : dans le 7e et le 8e arrondissement, seules 13% des familles sont monoparentales.
Les familles monoparentales avec une femme à leur tête représentent 28% des familles avec enfant(s) à Paris, et leur part est particulièrement importante dans les arrondissements du sud et de l’est parisien (planche 6), surtout dans les arrondissements périphériques. Cette proportion est légèrement moins marquée dans les arrondissements centraux de l’ouest, où néanmoins près des quatre cinquièmes des familles monoparentales ont une femme à leur tête.
De manière générale, les arrondissements qui comptent le moins de familles monoparentales sont aussi ceux où l’on trouve le plus de familles monoparentales ayant à leur tête des hommes. Cependant, cette proportion est relativement faible : souvent légèrement supérieure à 20%. A contrario, dans le 13e, le 19e ou le 20e, plus de 85% des ménages monoparentaux avaient à leur tête une femme.